Dans son ouvrage 'Energie et Equité', Ivan Illich semble avoir compris – et ce même avant l'apparition du TGV - que l'augmentation de la vitesse pour un petit nombre inclut la désutilité de la vitesse pour la majorité ; Il anticipe que cette accélération détruit cette valeur ajoutée, pire encore, brise l'utilité de la vitesse et justifie l'incapacité de la majorité à bénéficier du transport, de la liberté de déplacement .....
Illich explique aussi – en associant (tout comme par exemple Paul Virilio) l'idée d'exclusion et de violence - qu'au-delà d'un certain niveau de consommation énergétique des acteurs, il y a tension. Dans le même esprit, quand des efforts sont entrepris à coups de millions ou milliards pour accroître le dispositif protecteur d'une minorité, l'augmentation de la puissance de la machine militaire fait illusion, (la violence de la société du spectacle) ; l'étalage de la puissance des armes et des uniformes diffuse un sentiment d'impuissance dans le but d'acclimater le citoyen désemparé pour qu'il revendique de nouveaux remèdes sécuritaires comme s'il était en état de manque. Le blindage paranoïaque est une escroquerie qui contraint une majorité – à qui l'on refuse le droit de vivre en paix - à survivre dans une situation permanente de vulnérabilité, de sursis, une impression entretenue par des ennemis imaginaires brandis à intervalles réguliers pour détourner l'attention des démunis.
Il y a donc tout lieu de penser que, pour limiter les dégâts de cette militarisation, il ne faut pas dépasser un certain seuil, un seuil de production et de consommation, un seuil de gaspillage.
L'institution chargée de défense est coupable de non-assistance à peuples en danger puisqu'au delà d'un certain seuil, sa force de frappe entraîne tensions sociales et donc production d'insécurité et d'insécurités.
B.C. Février 2010