Lorsque nous parlons de changement climatique ou mieux encore, de ‘crise climatique’ comme à Glasgow durant la COP-26, nous devons être conscients que nous nous referons à la relation dégénérée entre la vie humaine et la planète : la crise n’est pas ’du climat’ , mais de la société capitaliste qui la provoque et la stimule. Pour parler de façon aussi pertinente que Noami Klein le monde est en feu parce que nous sommes en train de le brûler.
Si les émissions produites par les forces armées U.S. étaient correctement prises en compte, nous serions encore plus éloignés de l’objectif fixé visant à contenir les températures à une augmentation de 2°C.
C’est précisément dans le sens d’une perspective critique capable de démasquer cet encombrant’ éléphant’
que je voudrais introduire l’expression ‘désarmement climatique ‘. Je dérive l’expression de celle de ‘désarmement unilatéral’ si chère à Pietro Pinna, le premier objecteur de conscience italien – à qui je dois tant de choses, y compris mes convictions non-violentes et largement utilisées par l’écrivain Carlo Cassola dans son engagement culturel et politique.
Si l’on voulait placer le désarmement climatique dans le cadre de l’Agenda 2030 de l’ONU, on pourrait dire brièvement qu’il serait la conséquence logique la plus cohérente du passage suivant ‘Il ne peut y avoir de développement durable sans paix et de paix sans développement durables’.
Qu’est-ce que j’entends par désarmement climatique ? Au moins trois choses
1 – Un programme de politiques transformatrices que les détenteurs de droits (et les militants) peuvent utiliser lorsqu’ils s’engagent.
2 – Une approche réaliste qui peut influencer la transparence
3- Un dispositif théorique pour suivre les arguments et la narration sur la crise climatique de l’appareil et des entreprises qui lui sont rattachées
Parmi les propositions concrètes
Entamer un processus de conversion écologique des dépenses militaires, en affectant les ressources ainsi libérées à des activités sociales pour que personne ne soit ‘laissé sur le bord du chemin’
Développer des programmes éducatifs pour la réalisation de la justice climatique ;
Arrêter le commerce des armes en particulier à destination des pays en conflit ;
Démilitariser les frontières et reconnaître en droit international la catégorie de migrants et réfugiés climatiques.
Comme le confirment les 31 nations représentées au sein du Conseil militaire international sur le climat et la sécurité (IMCCS), un nombre croissant d’institutions militaires et de sécurité nationales, régionales et internationales, s’inquiètent des risques de changement climatique pour les infrastructures militaires et les planifient. Parmi les partenaires du Center for Climate and Security figurent l'Institut néerlandais des relations internationales (Clingendael)/ Planetary Security Initiative (PSI), et l'Institut de Relations Internationales et Stratégiques (IRIS)
Dans le cadre de cette planification, elles donnent la priorité à la capacité des forces armées de mener des opérations militaires au nom de la sécurité en général, mais ces dispositifs sont très éloignés de la sécurité humaine à laquelle devraient se référer ceux qui s’orientent vers la durabilité.
Daniele Taurino philosophe et militant du 'Movimiento Nonviolento'
Avec l’aimable autorisation de Maurice Montet de l’Union Pacifiste.