Tout le monde veut bien aller au ciel mais personne ne veut mourir. Dans le même esprit, tout le monde veut faire un grand éco-geste pour la planète, mais personne ne veut descendre les poubelles.
Tout le monde veut qu’on nous foute la paix, mais 12 milliards de balles sont produites chaque année, à la disposition des 7 milliards (et davantage) que nous sommes car personne ne veut être à court de munitions…ou d’ennemis. ‘Nous avons des missiles guidés mais des gens égarés’ aurait dit Martin Luther King. Personne ne veut arbitrer les déchirements et règlements de comptes des familles, tribus, sectes et communautés. Personne ne trouve l’extincteur quand la maison brûle (comme dirait Chirac) et tout le monde préfère regarder ailleurs. Chacun de nous s’indigne à l’idée que l’industrie mette quotidiennement à notre disposition, au rayon du superflu, assez de Kalachnikov et de munitions pour tuer chaque individu de la planète, au moins par deux fois. Mais personne ne s’insurge outre mesure quand les guerres sont délocalisées.
Tout le monde se dit plombé pour affronter les mésaventures de l’existence et fait comme si un gamin de nos contrées paisibles risquait de sauter sur l’une des 170 millions de mines anti-personnel (stockées dans les arsenaux d’une quarantaine de pays) lorsqu’il est question d’aménager des rythmes scolaires...
B.C. (extraits de 'Guerre et Paix et Ecologie')